vendredi 30 septembre 2011

« On ne dit pas « måssîs » parents »

HEURE-LE-ROMAIN - Activité pour enfants

Humeur et émotion quand on parle wallon… Sa pratique ludique aux ateliers de Nicole Gouvars va conduire vos enfants à interpréter sur scène des sketches originaux en wallon. Ecris et décorés par eux-mêmes !

Nicole Gouvars : Si les enfants ont envie de chanter, les chansons seront retraduites en wallon ; s’ils ont envie de créer eux-mêmes des sketches ou des histoires via les marionnettes, je retraduirai le maximum.

Comment vous faites pour retraduire ?
Ce sont mes origines. Mes parents avaient un commerce où toutes les personnes âgées du village parlaient wallon. Et je l’ai toujours entendu parler en famille. Puis j’ai joué dix ans au théâtre comme comédienne amateure, avec la troupe locale des Spitants Romanoriens.


Avec les enfants qui jouent entre eux, comment allez-vous intégrer le wallon ?
ça se fait tout seul, les enfants sont très demandeurs. Je suis intervenue récemment dans un stage de marionnettes à Oupeye. Chaque jour une heure pour introduire le wallon. Le vendredi, les parents venus voir le spectacle ont été sciés ! Il y avait énormément de longues phrases en wallon !

D’une génération à l’autre, est-ce que les enfants d’aujourd’hui connaissent déjà quelques mots de ou commencent-ils de zéro, car c’est quand même une langue morte…
Ils connaissent tous des mots de wallon, des injures évidemment !

«  måssîs djones » !... Et « måssîs parents », comment on dit ça ?
Non, on ne dit pas ça « måssîs parents ». Il y a « tièsse di bwès», quelqu’un de têtu. Le traditionnel « Clô t'gueûye »… « Oufti »…

D’où vous vient cette idée d’organiser une activité hebdomadaire en wallon pour enfants?
J’adore la scène et quand j’ai vu la réaction des enfants à ce stage théâtre… ! Ils en redemandaient ! Je donne aussi cours de wallon pour les +55 ans et prochainement dans des classes de maternelle et primaire, lors du bricolage le vendredi.


Ici, les livres sont surtout en français…
Vous savez qu’en wallon, il n’y a pratiquement aucune consonne double. Pomme va s’écrire « Pome ». Ici la pratique sera uniquement orale.

D’où vous vient cette passion pour cette langue?
Tout est revenu du théâtre ! Jean Radoux, bien que très malade, avait recréé une troupe dans le village il y a une douzaine d’années. Nous étions neuf novices.

Un petit message en wallon pour inviter les enfants à rejoindre votre atelier.
Mon dieu, non, je vais tchoûler ! Je suis très émotive !

Dès qu’on parle wallon !?
J’aimerais vraiment bien pouvoir faire quelque chose d’extraordinaire avec les enfants. Les faire tous pleurer, tellement les sketchs qu’ils font faire, ce sera…[coupée par son émotion]

Je vous vois, mais c’est incroyable !! La larme à l’œil, Nicole !


Interview et photos © Lili Sygta

Infos pratiques:

Ateliers en wallon @ « Une Clé Un Bonheur »
Rue de la Crayère 58 B à 4682 Heure-le-Romain
Les samedis d’octobre et novembre 2011 de 10 à 11h30
Contact 0496 663 500

samedi 17 septembre 2011

« J'ai un faible pour Thomas Gunzig »

HEURE-LE-ROMAIN, BE - Interview Humour Local

David Schiepers, comédien d'Heure-le-Romain (Basse-Meuse).

Vous avez un look un peu effrayant, là, avec votre pull brun, col roulé, manches longues…
Ah le personnage du spectacle « The New Testament » ! C'est un curé, donc pas hyper réjouissant au départ !

Vous vous êtes fait mal à la main, je vois…
Ah ah ! En fait, le curé se rend compte que plus personne ne va à l'église ; mais il éloigne les fidèles... Et la blessure à la main c'est parce qu'il a essayé la crucifixion. Si à l'église on avait de la cruauté, du scandaleux, du nu, les gens viendraient en masse !

Une main blessée et dans l'autre main vous tenez une chope ; c'est pour qu'on y verse de la bière ?
Non, c'est pour récolter de l'argent, pour refinancer son fameux projet. A Avignon, à des soirées, 21 € de collecte, sympa !

« The New Testament », pourquoi ce titre en anglais alors que le spectacle est en français ?
C'est la sonorité, la manière de le dire. A l'américaine : « DE NIOUW TESS-TAY-MEHNT ». Quand le pape va en Angleterre, y a des concerts, il faut payer 30 € pour voir le pape.

Et vous êtes allé à ce genre d'événement ?
Non, du tout. Mais à Avignon j'ai rencontré le responsable de communication du diocèse et on s'est lié d'amitié. Il disait que c'était très intelligent, que je posais les vraies questions.

Vous avez rencontré quelqu'un du diocèse… ?
Oui à Avignon, le responsable de la communication, M. Rousseau, qui travaille maintenant à Radio Catholique de France.

Avignon est lié aux catholiques ?
Non, mais cette année-là il y avait pas mal de spectacles sur la religion. Du coup le diocèse a voulu rencontrer les artistes. Ils sont venus voir mon spectacle. Lui a rigolé, on a bu quelques verres ensemble. Lui-même m'a invité après sur RCF pour expliquer ma position, parce qu'elle est juste ; je ne dis que des vérités ; je ne fais pas du clownesque, c'est un vrai texte de fond.

Vous avez choisi ce thème assez osé pour provoquer ou c'est en liaison avec une éducation catholique que vous auriez eue ?
Je n'ai pas eu une éducation hyper catholique. Par contre y a des images qui m'ont marqué. Le personnage est né lors d'un stage à l'académie d'été de Neufchâteau. Où je suivais les cours de Jean Lambert et Bruno Belvaux ; le frère de Rémy Belvaux « C'est Arrivé Près de Chez Vous », des repères voilà…

Ah je croyais qu'il s'agissait de Bruno Delvaux, le recteur de l'UCL !
Non, c'est Bruno Belvaux, metteur en scène et écrivain depuis des années ; c'est le frère de Rémy et Lucas Belvaux, plus connus quoi.

Vous avez participé à la « Semaine Infernale » sur La Première avec Véronique Thyberghien il y a un an, comment ça s'est passé ?
Très chouette expérience ; maintenant... on tombe face à des dinosaures de l'humour et de la répartie… j'étais en observation pas mal de temps !

Vous avez pu rigoler avec Miam Monster Miam ?
Lui je l'ai trouvé moins drôle…

Oh il est drôle !!
Oui, mais j'ai un petit faible pour Thomas Gunzig qui était là-bas. Après, ça dépend des journées. C'est vrai que Miam fait les trucs les plus marrants, mais ce jour-là pas tant efficaces…

Quels sont les gens ou les événements à Heure-le-Romain qui vous font rire ?
Y a un repère à Heure-le-Romain, c'est chez Thérèse à la librairie [« Au Nid »]. Elle est extrêmement gentille et d'ailleurs a fait pas mal de montages couture pour mes spectacles. Je passe par elle pour confectionner mes accessoires de théâtre. Depuis que je suis tout petit, ça n'a pas changé là-bas, c'est terrible ! Même comptoir, même trucs, et Thérèse n'a pas changé non plus !

C'est là que vous alliez acheter vos cadeaux de Noël quand vous étiez enfant ?
J'allais chercher des chiques ! Maintenant j'y vais avec ma fille, c'est marrant !

Humoristes romanhoriens: Samuel Tits et David Schiepers © Jean-Pierre Stassart

Une interview de Lili Sygta

mardi 6 septembre 2011

« Il y a des graffitis à vous au Standard de Liège »

Interview Hip Hop

Tout en sobriété aux Francofolies de Spa, Kaer (Starflam) jette son pont musical entre Belgique et Amérique du Sud.

Les gens pensent que vous êtes colombien…
DJ Mig One est d’origine colombienne et moi équatorienne. Dans notre musique, il y a un peu de Colombie, d’Equateur, beaucoup de Belgique et de sonorités nouvelles mélangées avec du hip hop.

Vous avez été en Equateur…
Pour écrire et enregistrer une grosse partie de l’album, à mixer ensuite à Liège au Chénée Palace. C’était le moment de replonger dans mes racines.

C’est la première fois que vous y allez de manière professionnelle ?
En 2004, j’ai été invité à un festival là-bas, et ça m’a permis d’être connecté avec la scène hip hop alors émergente. Ensuite, j’y suis retourné régulièrement pour des collaborations et des concerts. L’album « Versatil » est inspiré de tous ces voyages et rencontres musicales. Notamment avec Sudakaya, qui est un groupe de musique urbaine mélangée avec des sonorités traditionnelles comme la cumbia, la salsa ou des musiques plus andines.

Vous connaissez tous les rappeurs équatoriens maintenant ? Ceux de votre clip sont les stars locales ?
C’est le groupe Sudakaya qui a joué pas mal sur l’album. Ce clip s’appelle « Mi Tierra ».

Et on parle aussi de « Lieja es mi tierra » !
Exactement ! Liège, c’est ma base.

Ils connaissent Liège, là-bas ?
Avec moi, ils l’ont appris ! Notamment Guanaco, le MC de Sudakaya. Il était en Espagne et je l’ai fait venir à Liège à un festival organisé par ma structure « Spray Can Arts ». Il s’est très bien amusé ! Comme on sait bien le faire à Liège !


Dans votre clip, vous êtes habillé en footballeur à t-shirt rouge, en référence au Standard ?
Le concept tournait autour d’une bande de musiciens qui vont jouer au foot. Parce que le foot est très présent dans tous les villages et les villes. C’est le fil conducteur du clip. Et j’ai imposé le rouge comme couleur ; pour représenter Liège, c’est clair, quoi !

Il y a des graffitis à vous dans une tribune du Standard de Liège.
Exactement, un travail graphique lié avec les « Ultras-Inferno '96 », un groupe d’animation de la tribune T3. J’ai aussi travaillé pour le merchandising et réalisé un graf devant le Standard, un gros marquage comme ça ! ça lie la passion pour le foot et celle pour la peinture. Mon art est représenté dans une dynamique positive et dans un lieu mythique comme le stade de Sclessin !




Votre rêve de gosse, c’était?
De faire de la musique, à ma manière. C’est très dur d’arriver à en vivre, il faut combiner plusieurs plans pour rester vraiment dans la musique. Et là, j’ai pas lâché et j’essaye de prouver à tout le monde que je fais bien de m’accrocher à ce rêve.

Votre but, c’est de garder votre âme d’enfant tout en affichant une certaine maturité, puisque vous faites des choses constructives : des stages avec des adolescents, pour le rap, le slam, le graffiti ! … Mais vous ne dansez pas, hein !
Non, ch’suis trop grand… malheureusement !

Vous recevez parfois des stagiaires desquels vous vous dites « Ouh là là qu’est-ce qu’il vient faire ici » ? Des gens plus âgés, par exemple…
Figure-toi que non ! J’ai fait des formations pour adultes musiciens et c’est vachement enrichissant pour eux de comprendre la logique du rap, dans le phrasé, la musicalité des mots etc. et surtout dans l’énergie, quoi. Et je travaille aussi avec des tout-petits ; ils se découvrent dans le rythme et l’écoute.

Le rap a des vertus éducationnelles !
Oui, tu te retrouves à faire du français, de la grammaire sans t’en rendre compte! Finalement, c'est un moyen ludique de travailler quelque chose qu’à l’école on n’aime pas. La jeunesse d'aujourd'hui manque vraiment de motivation. Donc si je peux rallumer une petite flamme,  souffler sur les braises pour leur en donner, moi je suis content !

Interview et photos © Lili Sygta

dimanche 7 août 2011

« Du bling bling wallon, un non sens! »

Interview Hip Hop

Verviétois en fusion aux Francofolies de Spa: Dope Skwad (Tar One - Daex - DJ Aral) et ADN 7 6 (Vega - Sixo) s’unissent en front commun pour Dope ADN ! Notre rencontre post concert avec Tar One.



Tar One : Six dates en cinq jours… On a eu toutes les ambiances possibles. Du truc posé avec des familles qui mangent leur steak tartare en mode répertoire plus calme… Jusqu’à hier, bien énervé, bien chaud. Et aujourd’hui, la super scène, le super matos, le super public.

Dans la salle « tartare », vous n’aviez pas envie de sauter de scène, pour justement bousculer ?
Finalement la sauce a pris, si je puis dire, uh uh ! On avait peur de faire chier les gens qui n’étaient vraiment pas là pour nous. Puis un peu de monde est arrivé ; la plupart ont tendu l’oreille, nous ont donné un chouette accueil.

Vous n’êtes donc pas des punks. Ne pas déranger. Vous voulez plaire…
On n’est pas dans la subversion ou la provocation. Notre rap est assez bon esprit, surtout ce projet-ci. Du flow, de la technique et de la bonne énergie. Pour que les gens dansent et ne se prennent pas la tête. D’autres morceaux de notre répertoire sont plus sombres ou personnels, mais la couleur prédominante est la bonne humeur.




















Cinq kids sur scène, quatre qui dansent et un aux platines. On l'a vu, ça ouvre la voie à quelques chorégraphies…
Chorégraphie, le mot est fort ! Sans virer dans le « boys band » ou le too much, c’est la moindre des choses de travailler un jeu de scène élaboré. Surtout si le public n’est pas habitué au rap, le manque d’instruments peut déstabiliser.

Créer quelque chose de sexy…
Sexy ?

Des garçons avec des casquettes… (aïe)… la chorégraphie apporte un élément sexy !
Je ne sais que te répondre ! On est des p’tits coquets à assortir notre basket à notre casquette et ces conneries-là. Que les lecteurs comprennent bien que ce n’est pas du premier degré ! Mais ça fait partie du jeu du hip hop, se vendre et faire de soi son propre super héros…

Sachant qu’ ADN 7 6 a fait filmer de nombreux freestyles (collaborations) avec des rappeurs différents, finalement tout le monde aura joué ensemble.
C’est une caractéristique du hip hop, qui est un village dans lequel les collaborations se font plus souvent que naturellement. On se croise et mélange les styles ; ça c’est le côté cool. Mais y a aussi le côté moins cool… comme si on devait quelque chose aux autres.

« Je t’invite, donc tu m’invites »…
Parfois, ça ne se fait pas dans la franche bonne humeur et l’altruisme. Il y a aussi des sales stress. Idem dans le milieu rock que j’ai eu l’occasion de côtoyer.

Je croyais que c’était l’inverse : que toutes ces collaborations permettaient de maintenir le rap à flot dans l’actualité…
Aussi ! Je mets juste une nuance, parce que tout n’est tout beau tout rose. Mais y a aussi des super rencontres ! Les beat makers pour les musiques et aujourd’hui Akro avec nous sur scène! J’étais ici avec Daex en 97 au premier passage de Starflam, avec les yeux écarquillés ; alors se retrouver sur scène avec eux (Akro) quinze ans plus tard!






















On le voit dans votre clip, vous vous amusez bien dans la piscine !
Etant donné que ça ne paie pas une seule facture ; si tu ne le fais pas par passion et pour partager des moments qui tuent, faut pas le faire. N’attends ni reconnaissance ni succès, à part trois jours par an si t’es chanceux.

Les femmes, on les voit en bikini dans votre clip, mais y a-t-il parfois des collaborations musicales ? Ou ça reste entre garçons: on est dans son crew et voilà.
Il y a peu de filles qui pratiquent dans le hip hop. J’avais une chanteuse dans mon projet solo. Les meufs en bikini dans le clip, c’est avec un second degré évident. On y apparaît justement un peu minables… pour prendre ce truc à contre-sens. Le hip hop est souvent associé à cette image bling bling et super star. Du « bling bling wallon », c’est déjà un non sens !

Daddy K, c’est bling bling…
… No comment.

Oui la Wallonie peut être bling bling!
Non, c’est ridicule ! Je ne jette pas la pierre à une culture américaine avec des mecs nés dans le ghetto, qui ont d’autres codes et une logique d’entertainment. Afficher du succès, des belles femmes, des belles voitures… Je suis contre ça mais je ne me permets pas de juger, n’ayant pas eu le même parcours. Notre contexte ne place pas les femmes en tant qu’objets. Ecoute nos textes, tu ne trouveras pas de fanfaronnades dans ce genre-là.

Si Liège est « tox city », Verviers, c’est quoi ? Faites-moi rêver !
Ah ah, t’aurais du mal à te faire Verviers (se reprend)… à te faire rêver! C’est une ville avec peu de structures, aucune vie culturelle, tout est fermé à six heures. Pourtant y a pas mal de groupes dans des styles différents, de très bonne qualité. Des trucs très typés « rue », des trucs « peace & cool », des puristes, des jeunes avec de la technique. C’est une scène qu’on a réussi à mettre sur la carte. Avant il y avait un super lieu « Le Petit Théâtre ». Ca a été fermé à cause de non respect des normes de sécurité.

Il n’y a plus d’endroit ?
Pas vraiment. Moi je taffe dans une p’tite assos qui s’appelle le Baobab. Tous les jeudis, j’y projette des DVD hip hop et culturels. On propose aussi un open mike chaque mois. Mais ça manque d’un endroit vivant où s’échouer le week-end quand on n’a rien à faire.

Le touriste qui vient à Verviers pour sentir la ville, pour être dans le culturel, qu’est-ce qu’il peut faire, aller au Baobab ?
Ouais ou … prendre un billet de train et partir au plus vite ! (Rires conjoints) Honnêtement, à part le Baobab y a pas un café cool. Travaillant là, j’essaye d’insuffler une énergie… C’est une asbl en partie congolaise, donc beaucoup de cultures et de générations s’y mélangent. Mais il faut avouer que c’est une ville morte culturellement… Y a le Grand Théâtre si tu veux voir une opérette…

Non, rester dans l’underground !
Sinon, la maison de jeunes « Les Récollets » organise régulièrement des concerts punk, electro, reggae, rap etc. Le pouls de la ville n’est pas encore totalement éteint…



Interview et photos (excepté la photo extraite du clip) © Lili Sygta
Le clip "Trop en Forme" à visionner sur http://www.youtube.com/watch?v=HayedluDHys

vendredi 1 juillet 2011

« Qui me dit qu’y en aura pas qui ira dans le milieu ? »

L’interview agricole « muscles à l’air ». Un an après, nous retrouvons Eric Jopart, jeune fermier hennuyer, qui ne s’ennuie jamais auprès de ses 170 têtes beuglantes. Ses bêtes et ses champs! Ferraille, paille et boue!



Donc qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? Un pneu crevé au tracteur, du coup ça retarde tout ! ça arrive comment ?
On roule sur quelque chose, ça rentre dans le pneu et il s’dégonfle.

Quand on vous demande où vous travaillez, c'est « La ferme ! » ?
Ouais ha ha ha ! Non, je dis chez moi quand même.

A un moment dans votre vie, vous auriez aimé voir autre chose ?
Quand on est passionné par ce qu’on fait, on est toujours entre guillemets dans son affaire et on ne regarde pas le reste…. Moi, ça ne me gêne pas de ne pas partir en vacances. Maintenant si je dois trouver une femme qui veut absolument y aller, il faudra une solution pour me libérer quelques jours.

… Vous payez et elle part toute seule !
Ha ha ha !

Est-ce qu’il y a moyen d’être plus proche de la nature que vous ?
Oui et non ; celui qui fait du naturiste (sic) l’est peut-être encore plus, on va dire! ça je n’ai jamais fait, hé ! Mais plus proche dans la façon de la connaître et de la respecter qu’un agriculteur, non !

Vous avez vu le film « Rundskop (Tête de Bœuf) » ?
Non, jamais entendu parler.

Est-ce que vous vous définissez comme carolo ?
Bouah on est dans le bassin carolorégien, oui ! Maintenant j’ai pas la casquette et la mobylette! … Avec les travaux qu’ils sont en train de faire, ça va devenir une toute belle ville, Charleroi ! Si je veux aller au cinéma, c’est là que je vais.

Il y a quand même des lieux underground ! Vous voyez les stations de tram qui ne sont pas utilisées…
ça j’ai déjà souvent entendu parler, mais j’ai jamais été !

Les usines désaffectées…
Non plus !

Les lieux infectés…
Non plus !

Donc vous n’allez qu’au cinéma à Charleroi.
A peu près… au cinéma et chez Robert « La Frite » !


Quel temps vous met-il le plus en contact avec les forces de la nature ? Les orages ?
Pfwaf, les orages, ça fait verser les céréales si elles sont à maturation, donc on les craint. ça fait des fois envoler les toits. Donc quand on les voit on n’est pas spécialement fier !

La tâche la plus agréable à la ferme ?
Chaque saison a ses gaietés ! C’est presque un jeu ! On est toujours content de commencer quelque chose et puis si on a eu un petit couac on est toujours content quand c’est fini aussi ! L’hiver on répare, puis l’année suivante on recommence.

Les petits couacs du moment ?
Bah c’est comme le pneu crevé d’aujourd’hui, c’est une dent de cassée à une machine, un roulement, ça peut être n’importe quoi !

La tâche la plus rebutante, mais « faut bien que quelqu’un la fasse »?
Les betteraves montées, tondre les vaches.

...« les betteraves montées» ?
C’est une plante biannuelle, la betterave. La première année elle fait sa sève que c’est le sucre. La deuxième année, elle refait des feuilles avec le sucre qu’elle a emmagasiné, puis une tige avec des semences. ça pour nous ce n’est pas intéressant ! On veut le sucre, on ne veut pas la tige avec les semences ! Aucun moyen chimique de les désherber, puisque c’est la même. Allez, une betterave qui monte, c’est la même betterave qu’une betterave qu’on plante pour avoir le sucre, mais qui est dans sa deuxième année.

(Rien compris...) Et à la troisième année ?
Elle meurt la betterave!


Les aspects les plus poétiques de votre métier ? Quand tout à coup vous vous échappez du quotidien…
La moisson quand on travaille tard. Fait noir, on est dans un coin où c’qu’y a des arbres partout autour. On voit les étoiles, on peut les compter...

Est-ce que c’est possible de passer partiellement au biologique pour vous ?
Fffff… biologique on fait tout ou on n’fait rien ! Pour moi c’est pas réaliste. On peut dire avoir une parcelle biologique là et avoir un qui traite juste à côté. Tu as toujours un peu de dérive !

Comme vous avez tout un terrain, vous pouvez mettre au milieu votre parcelle biologique, donc c’est vous-même votre voisin !
Oui, mais quand je traiterai mon tour autour, ce sera pareil ! Qui me dit qu’y en aura pas qui ira dans le milieu ?... Alors si on veut des agro carburants et continuer à nourrir le monde, on ne saurait pas en bio, c’est impossible, il faudrait je crois douze planètes !


Vous avez appris à quel âge à manier le tracteur ?
A 4 ans on roulait déjà entre les lignes des p’tits ballots. On arrive pas aux pédales, mais on tient le volant et on dit « Faut pas rouler sur les p’tits ballots ! »… Maintenant c’est presque fini, les p’tits ballots.

Ce sont des grands ballots et de votre temps c’étaient des petits ?
C'était le début des grands quand j’étais jeune. Quand j’étais petit, allez… parce que jeune je suis toujours.

(Rien compris) Bon, vous êtes passionné d’avions, de motos, de voitures de course aussi je suppose. C’est pour contrebalancer la lenteur relative du tracteur ?
Disons que j’aime bien tout ce qui va vite. Maintenant un tracteur va doucement quand t’es en auto derrière, mais quand t’es dans le tracteur à 50 à l’heure dans le village, t’as pas l’impression d’aller si doucement que ça !

C’est pas comme ceux qui mettent des posters de femmes nues, là, mais en fait ils vivent avec une bobonne !
Ha ha ha ha ! Oui, mais bon moi j’ai besoin de mes carreaux pour voir les machines derrière et devant. C’est dangereux les camionneurs qui font ça. Maintenant eux dans leur cabine derrière ils n’ont rien, ils ne regardent pas ! Ici moi c’est un carreau pour voir la machine qui est accrochée derrière !


Est-ce qu’il y a parfois des gens qui viennent marcher dans votre champ et vous dites « Oh là là, il m’a encore aplati ! » ?
Ouais ou des quads… Des p'tits malins qui passent leur temps, qui ne savent pas spécialement ce qu’ils font…

Et quand vous les attrapez ils se prennent un coup de fourche ?
Je ne suis pas méchant sur le fond, mais une bonne engueulade oui !

Une poignée de fumier dans la figure ?
Ha ha… non pas jusque là !

Y a pas comme les batailles de boules de neige, batailles de boules de fumier ?
J’ai jamais entendu parler toujours. Maintenant tient qu’à innover… Tu veux qu’on essaye ?

Interview et photos de Lili Sygta

vendredi 13 mai 2011

« Etre plus que le cramignon de l’autre »

Heure-le-Romain - Interview Comité des Fêtes « Les Ronds d'Heure»


Vous êtes tout filiforme là, un jeune homme, et vous êtes président des Ronds d’Heure. Alors « rond », c’est pas rond je suis gros, c’est rond je bois !?
Ronal Engelborghs: Oui, ça se tourne plus vite dans ce sens là. Comme on est un groupement festif, on peut difficilement faire la fête sans se passer d’alcool. On est là prêt à boire un verre pour s’amuser, mais tout en restant droit, sans bagarre ! On est un petit village à Heure-le-Romain, donc il faut qu’on reste soudés entre nous, pas se battre, pas de dispute.

Vous pouvez présenter les Ronds d’Heure ?
Il faut savoir qu’à Heure-le-Romain, du temps des années de nos parents, il y avait deux cafés avec des rivalités « rouge » et « bleu », aux anciennes couleurs politiques. Ca a changé parce que nous les jeunes sommes toujours ensemble, qu’on soit rouge ou bleu. Bon, ici sur notre t-shirt on est bleu.

Donc, avant il y avait rivalité rouge et bleu, et maintenant tout le monde est bleu ?
Non, il y a toujours le Comité des Rouges et le Comité des Bleus, mais on travaille ensemble, on s’arrange pour avoir tous les gens concentrés au même endroit.

Quelles sont les activités organisées par les Ronds d’Heure ?
Au niveau des festivités, il y a la grande fête le dernier week-end du mois d’août. C’est le seul moment où le côté couleurs reste ; il faut garder ce piment-là! Ici sur la Basse-Meuse, ce folklore s’est perdu autre part. Ces couleurs politiques mettent une tension en plus! Avec les cramignons le but c’est d’être plus que le cramignon de l’autre.


On a aussi les Sav’Heure, village gaulois comme à Liège en plus condensé ; Halloween avec fanfare dans les rues, bal déguisé et soupe aux potirons; le marché de Noël; à Pâques une chasse aux oeufs... On est vraiment un comité des fêtes à part entière, c’est pas des histoires un peu culturelles. Ah oui, le carnaval, ça c’est quelque chose, parce qu’on a un char pour aller faire dans les autres villages. Puis on a l’anniversaire de notre local, qu’on fête chaque année.

Alors Ronald, comment vous êtes-vous retrouvé dans les Ronds d’Heure ? Besoin de faire la fête ?
Mes parents venaient au niveau des bleus. On m’a pris sous l’aile. Puis ça m’a intéressé de vouloir faire quelque chose pour mon village.

Vous vivez toujours à Heure-le-Romain ?
Oh oui, hein, je ne partirai pas d’Heure-le-Romain ! J'y vis depuis que je suis tout petit, j’ai 27 ans maintenant, je ne changerai pas d’idée.

Vous avez rencontré une jeune heuroromanorienne ?
Oui ! Tout à fait ! Une jeune de mon comité, elle me suit à fond dans toutes les organisations. Ca prend énormément de temps, il faut bien se le dire… mais c’est avec un réel plaisir qu’on fait ça. Surtout quand on voit le résultat donnant : les gens qui s’amusent, qui ont le sourire ; que demander de mieux ? 

Les gens se retrouvent, discutent et ne sont pas devant la TV. Ils sont là à voir d’autres personnes, socialiser…
Exactement ! Si les gens restaient chez eux, ce serait malheureux pour nous ! Mais ils répondent et sont là. Ils ont besoin de décompresser et nous on essaye de leur proposer un maximum de choses dans le meilleur déroulement possible, le plus amical possible et jusqu’à présent tout s’est bien passé, on ne saurait faire que continuer !


Dernière question, vous cherchez de nouveaux membres ?
Ah tout qui veut s’investir est le bienvenu ! Au niveau du comité, on est une quarantaine. Dans les moins jeunes j’ai pas mal d’hommes. Maintenant au niveau des jeunes, c’est beaucoup des filles, donc fatalement dans tout ce qui est travaux fort manuels…

...Quoi, monter les stands et tout?
Ah oui, quand on fait la grande fête on a un chapiteau en pièces qu’il faut monter…

...La guinguette c’est vous ?
C’est nous qui avons la guinguette, oui. C’est un travail énorme. Ah si j’avais pas eu mes filles cette année! Parce qu'il y en a qui ne sont pas nécessairement venus toujours donner un coup de main comme on l’espérait. Mais elles sont là, elles bossent, elles en veulent ! Mais qui veut venir est le bienvenu, y a pas de soucis, à partir du moment où il est prêt à mettre de son temps. On l’accueille à bras ouverts !

 Interview et photos de Lili Sygta

vendredi 29 avril 2011

« Quand ça fait chaud dedans, ça fait chaud à Johnny Dick ! »

Il montre sa gratte, mais nous, jusqu'où peut-on gratter? 
Moments dans la relative moiteur du bayou d'Oupeye avec Johnny Dick!


You are from Memphis. When did you arrive in Belgium?
Tu peux parler français. Ca fait 15 ans maintenant que j’habite Oupeye, près de Liège, c’est vraiment super chouette.

Ha ha ça me rappelle quand je prenais l’accent anglais quand j’étais jeune ! Donc vous avez passé vos années difficiles d’adolescent, on suppose, ici à Oupeye !
Yeah, j’ai plein d’amis ici, j’ai fait plein de connaissances et on a fait beaucoup la fête, de la musique ensemble. That was great !

Il paraît que vous êtes une bête de scène, vous tournez non stop !
Wah une bête de scène, je sais pas ! Moi, je fais la guitare avec les mains, avec les pieds la batterie, tout ça en même temps, plus je chante, ça fait un « one man band ». C’est ma passion, ma vie, la musique !

Passer du bon temps, avec vous, c’est boire de la bière… euh non, du Jack Daniel’s plutôt !
Yeah, Jack Daniel’s, évidemment ça me rappelle un peu chez moi. Mais les bières belges sont vraiment magnifiques.

J’ai vu que le Jack Daniel’s est fabriqué dans un comté du Tennessee, où la vente d’alcool est interdite ! C'était le cas dans le comté où vous habitiez?
Ouais, ce qui est chouette c’est pouvoir faire des choses interdites, hein !? Ici en Belgique, c’est ça qui est bien aussi c’est que rien n’est interdit.

Alors, qu’est-ce qu’il vous reste à faire ici ?
Hum hum, plein de choses !

Se promener tout nu ?
Se promener tout nu, ça m’est déjà arrivé une fois. Mais bon, je suis quand même plus sage maintenant qu’avant.


Vous nous avez amené ici dans un coin d’Hermalle-sous-Argenteau, le Hemlot, qui vous rappelle le bayou. C’est un étang avec des grosses feuilles vertes qui flottent.
Oui, et des arbres qui prennent leurs racines dans l’eau, le long de la Meuse. C’est vraiment dépaysant ici ; ça me rappelle chez moi, au calme !

Vous avez une bande d’amis qui viennent avec vous ? Qu’est-ce qui se passe quand vous vous retrouvez tous au Hemlot ?
Ah, ça je le garde pour moi ; il faut venir avec moi !

On veut savoir ! Comment peut-on vous rejoindre ?
Ce sont des visites privées, il faut être dans mes amis intimes.

Bon. En fait vous dites que vous venez de Memphis, Tennessee, mais il n’y a pas de bayou là-bas !
Nan, en fait j’ai grandi dans les rives du Mississippi, puis je suis resté en périphérie de Memphis.

Vous aimez les belles américaines !
Pff yeah j’aime les américaines mais j’aime beaucoup les belges aussi. Yeah, surtout les filles de Liège et environs !

Bien sûr on ne parle pas des voitures, on parle des femmes ! Plutôt style pin-up des années 50! Vous ratissez les festivals rockabilly à sa recherche ?
Ah, mais j’ai déjà trouvé, très jolie !


Vous êtes très impliqué avec le groupe Titi Twister Band…
C’est un groupe que j’ai formé avec des copains d’Oupeye ; c’est du rock plus dur qu’avec mon One Man Band. On a fait un concert hier ; j’ai aargh un peu perdu ma voix ; on s’est bien amusé, ouais, bonne fête.

Vous avez un lien avec le groupe Last Men Alive ?
Yeah, c’est l’autre groupe de mes copains du Titi Twister Band ; rock celtique avec violons, très festif, à recommander aussi!

Et vous serez à l’affiche de la fête de la musique à Oupeye ! Donc si on veut vraiment des rockers à Oupeye, il faut passer par vous ?
Wow, il faut savoir qu’il y a beaucoup de bons musiciens à Oupeye, qui font de chouettes choses. Une belle affiche qui prouvera aux gens qu’à Oupeye il y a du talent !

Vos lyrics, des histoires de filles ! Elle part… mais vous voulez encore bien… et quand elle revient vous ne voulez plus !
Wouais, c’est une histoire passée d’il y a bien longtemps. Toujours avec une pointe d’humour ; je n’aime pas les choses tristes…

Le type de fille qui convient à Johnny Dick ?
Ah, c’est quand ça fait chaud dedans, ça fait chaud à Johnny Dick. Je les aime toutes. Ah ça, une fille qui bouge bien, qui est belle à regarder, qui n’est pas très sage, c’est toujours bien !

Dans le public, pas que des filles quand même !
Non, non, y a aussi des mecs qui font la fête avec nous, hein !

Parfois un peu de bagarre ? Est-ce que Johnny Dick sait se défendre ?
Nan, Johnny Dick il a une guitare en fer, c’est fait exprès pour taper sur la tête de ceux qui l’ennuient. Ca laisse des marques.


Interview et photos de Lili Sygta

vendredi 15 avril 2011

« Le samedi soir, il y a des gens qu'on ne connaît pas »



Heure-le-Romain - Interview Théâtre 

Le début et la fin de l'hiver sont marqués à Heure-le-Romain par les représentations des « Spitants Romanoriens ». Notre rencontre avec Léonce Delvenne (Metteuse en scène) et Elisabeth Tilkin (Présidente de l'Asbl).

Léonce: Je peux vous lire un petit résumé, vous en retiendrez ce que vous voulez…

Autant que ce soit spontané. Racontez-moi plutôt comment vous êtes devenue metteuse en scène.
Léonce :  De tous temps, il y a eu une troupe de théâtre à Heure-le-Romain. Dans les années 60, c’était mon papa, Monsieur Félicien Delvenne, qui s’en s’occupait. Un des membres de la troupe fera carrière au Trocadéro, c’est Jean Radoux. Quand en 2000 Jean est revenu ici dans son village natal, il a mis sur pied une troupe de théâtre wallon, les « Spitants Romanoriens ». La première représentation a eu lieu le 1er Avril 2001, donc il y a exactement 10 ans. (Elle enchaîne) Après son décès en août 2002, Léonce, fille de Félicien Delvenne, a repris la direction de la troupe.

Le wallon est une langue naturelle pour vous ou a-t-il fallu l’apprendre ?
Léonce: Oh naturelle ; j’ai entendu parler mon arrière grand-mère, mes grands parents, mes parents ; on parlait tous le wallon.
Elisabeth: Au départ, j’ai été bercée par mes grands parents qui le parlaient. Puis ma maman jouait également dans la troupe. Ce n’est pas compliqué. Autant les autres langues je n’aime pas, mais le wallon ça passe!

Deux pièces jouées par an; c’est toujours à la Taverne Romaine ou parfois vous allez autrepart ?
Léonce: Oui, nous sommes déjà allés jouer à Haccourt, au festival Marcel Martin à Visé, pour les pensionnés du Refuge d’Aaz d’Hermée, sinon c’est pour notre village, voilà !
Elisabeth: C’est très très compliqué car on a vraiment besoin de bénévoles pour le montage et démontage des décors. On a joué tout au début pour la commune d’Oupeye qui faisait des goûters pour les personnes âgées. Je pense qu’elles ont arrêté leur projet.

Pouvez-vous décrire le local et l’ambiance?
Elisabeth: Il faut distinguer la Taverne Romaine, qui est un café, de la salle des Rouges, qui sert pour des spectacles et événements. On utilise cette salle qu’on loue. On provient tous de Heure-le-Romain et c’est pour ça qu’on a décidé de jouer là-bas.

Et le public aussi?
Léonce: Disons que le samedi soir il y a des gens d’un peu partout, des gens qu’on ne connaît pas et des gens du village, mais aussi beaucoup de parents et d’amis de l’acteur (sic).

C’est une salle qui est bien adaptée pour des spectacles ?
Elisabeth: Une très grande scène avec des rideaux et une capacité de 200 places assises. On a investi dans du matériel son et lumière. Le problème reste les chaises ! Ah ! Pas confortables. On ne sait rien faire pour les chaises, elles ne nous appartiennent pas. Un petit bémol.

Chacun n’a qu’à apporter son coussin !
Elisabeth: Oui, vaut mieux ! Ha ha ! Certains le font en plus.

Une dramatique bien sympathique ! Vous recherchez des comédiens ?
Elisabeth: Oui, je suis la seule jeune, j’ai 28 ans. Donc on recherche des gens en dessous de 40 ans.
Léonce: La plus ancienne, c’est moi, Léonce Delvenne. On a un conseiller technique qui vient du Trianon de Liège, c’est Monsieur Paul Castro; un son et lumière qui s’appelle Jean-Pierre Stassart. Ce sont des gens dévoués. Un peintre de Haccourt, Monsieur Jean-Claude Lieutenant nous fait toujours un décor magnifique. D’habitude on joue avec une dizaine d’acteurs.

A quoi reconnaissez-vous un bon comédien ?
Léonce: Ecoutez euh, pff, première chose, c’est celui qui connaît à fond son texte. C’est ce qu’on nous dit toujours quand chaque année, on joue pour le « Concours Provincial d’Art Théâtral Wallon » une de nos deux pièces annuelles. Il y a deux ans, on a eu le prix du décor, pour notre village!

Une interview de Lili Sygta



Cours de wallon tous les mercredis avec Anne Delporte de 19h30 à 21h @ Taverne Romaine