mercredi 19 février 2014

« Je ne l'ai jamais rencontré non plus »


Août 2013 - 4e édition du Micro Festival à Liège, organisé par le collectif JauneOrange. L'occasion de gentiment se frotter à Frank Shinobi...




Qu'est-ce que ça vous fait de jouer à Liège au Micro Festival ?
Greg : On cherchait à faire tourner notre nouveau set. On a joué à Mouscron au Century Festival et une date chez Madame Moustache à Bruxelles.
Franky : C'est le cadre idéal, avec les amis ! L'affiche est cohérente, il fait beau ! On aimerait que ce genre de moments ne s'arrête jamais!

Quels sont vos liens avec JauneOrange ?
Greg : Respect mutuel et entraide. Frank Shinobi est un groupe du collectif Honest House dont je m'occupe avec Franky. JauneOrange est un autre collectif, on se croise souvent.
Franky : Moi je les connais presque tous, on répétait avec leurs groupes dans le même local. Au Micro Festival, je suis bénévole depuis le début. Avec ces gens qui se bougent le cul à organiser des concerts, il y a quelque chose qui passe. On a la même sensibilité par rapport à la musique.

Vous avez organisé les quatre éditions Honest Rock Festival à Visé il y a quelques années, comment ça s'est passé ?
[ndlr trois des quatre membres ont suivi leur scolarité à Visé, mais ils se définissent aujourd'hui tous comme Liégeois]
Greg : Le centre culturel des Tréteaux est une chouette infrastructure... Mais ça n'a pas accroché niveau public, on était dans une niche du rock alternatif trop poussée pour que ça fonctionne. En même temps, il y a le Rhâââ Lovely Festival à Fernelmont, qui est encore plus poussé et a très bien marché, donc on ne sait pas toujours expliquer. Ils ont démarré difficilement, puis c'était complet chaque année avec 600 personnes. Ce que nous voulions atteindre mais on n'a jamais dépassé le quart.
Franky : Pour une affiche de six-sept groupes de qualité quand même ! Ca demandait beaucoup d'investissement pour peu de retour au niveau du public. Quand on pense qu'on fait un chouette festival dans une région comme Visé où il n'y a pas beaucoup de trucs musicaux ! On était tous d'accord dans Honest House pour ne pas revivre ce genre de moments de stress. Faut savoir trouver son rythme. On préfère ne pas voir trop grand, rester à notre niveau. On est déjà très contents !

Si c'était à refaire, que changeriez vous ?
Greg : Trouver plus de moyens de promotion. Pour la plupart, on travaille, Honest House reste une occupation sur le côté, qu'on essaye de faire de manière la plus professionnelle possible. On ne sait pas y mettre beaucoup de moyens financiers ni de temps.

Comment va se passer la production de ce second album ? Sur le premier vous aviez un producteur américain, Jay Pellicci.
Franky : On a prévu d'aller à contresens du premier album et de prendre le temps. La dernière fois, le délai était très restreint entre l'enregistrement et le mixage. On a décidé cette fois-ci d'enregistrer à notre local de répétition. C'est un ami, Jean-François Tasiaux, qui l'a construit; il a un projet culturel derrière tout cela, avec salle de concerts et café. On va travailler avec des ingé son qu'on connaît, comme Julien Conti et Matt Cha.





Frank Shinobi, qui est-il ? On a l'impression que l'identité est floue et que c'est voulu de votre part...
Greg : Exactement, t'as tout compris.
Franky : On s'est fait toute une imagerie autour de ce personnage qu'on met en scène dans nos chansons. Faut entretenir le mystère ; c'est plus un délire entre copains !

Comment le reconnaître si on le croise en rue ?
Franky : Ha ha ha ! Mais il n'a pas de visage, on ne le reconnaîtra pas ! Il est grand, il se déplace rapidement [pas très convaincu]. Non je ne saurais pas te dire franchement, je ne l'ai jamais rencontré non plus.

Quel est l'intérêt artistique si l'identité n'est pas définie ?
Greg : C'est un personnage imaginaire qu'on a pondu comme ça. C'était une période où on était fort dans la lecture de bandes dessinées. La BD qui s'appelle « Le Chant des Stryges  » de Corbeyran et Guérineau a permis de développer l'univers de Frank Shinobi, un héros un peu mystérieux, peut-être un ninja, mais on ne sait pas vraiment. 

Quels sont les retours que vous avez du public ou d'autres musiciens ou labels ?
Greg : Il y a d'une part les gens qui trouvent ça à part, torché mais écoutable ; il y a peut-être les gens qui ne comprennent pas notre musique. Finalement il me semble qu'on a des retours positifs ; quand on cherche des concerts, c'est vite programmé.





Est-ce qu'une « performance rock'n'roll » se doit d'être sexy ?
Franky : Ce n'est pas notre but, je ne me suis jamais posé la question.
Greg : Il faut surtout que ce soit spontané et pas trop réfléchi. Se donner à fond sans compter, jouer pour son public, être en osmose tous les quatre.

Le groupe existe depuis 2005, comment allez-vous vous renouveler ?
Franky : Cet album va être plus énergique, plus abouti au niveau production, que ça nous corresponde mieux que l'album précédent.

A Visé, il n'y a pas grand chose culturellement à part quelques spectacles d'humour. Seriez-vous prêts à faire des concerts dînatoires ?
Greg : Non, [il sourit] mais je veux bien qu'on m'invite à manger.


Interview et photos (c) Lili Sygta 2013