mercredi 19 août 2015

Presqu'overdose de Francofolies à Spa

Reportages du Belgian Touch aux Francofolies de Spa 2009. 

Eh oui six ans pour s'en remettre! 

Prestations investies et rencontres touchantes!



BIKINIANS


Hadrien Lavogez: On évite le sujet, ça va nous retomber sur la gueule au réveillon de Noël !
Lili Sygta: Qu'est-ce qu'on doit éviter ?
Hadrien Lavogez: Le sujet de l'adultère, sa tante, notre mère, tu vois des trucs, ça va nous retomber sur la gueule à Pâques, fêtes de Noël, Saint Valentin, la Toussaint, les vacances de février...


Vincent Lontie, Jean-Yves Lontie, Hadrien Lavogez et (debout) Giacomo Panarisi.

Vincent Lontie: Tu nous as vus sur scène ? Qu'est-ce que t'en as pensé ?
Lili Sygta: Très très bien, on a pris des extr...
Vincent Lontie: Tu as pris des ecstas !?
Lili Sygta: Des extraits (avec l'accent anglophone)
Vincent Lontie: Des ex-trade ! Ok, Lili !



Lili Sygta: D'où vient le nom du groupe ?
Vincent Lontie: Les Bikinians sont des habitants des îles Bikini, dans le Pacifique. Ils ont dû s'en aller suite aux essais nucléaires qui ont eu lieu dans les années 50. Finies les vacances, on rentre à la maison, il n'y a plus personne. Nous on est rentrés, on a pris la guitare directement.




Lili Sygta: Est-ce que vous buvez beaucoup au point d'avoir une « cirrhosis », voire une Rhinocirrhosis (nom de leur 2e EP)?
Hadrien Lavogez: Jamais une goutte d'alcool avant un concert. De l'eau sucrée, avec du raisin sec !
Vincent Lontie: La cirrhose du rhinocéros, Lili !
Lili Sygta: Et ça arrive comment ?
Vincent Lontie: Est-ce que tu sais ce qu'est un rhinocéros ?
Hadrien Lavogez: Il est énorme, cet animal !
Jean-Yves Lontie: Membré au lingot !


BENSé

Attendrissant, Bensé partage son album de famille. Interview et extraits au Village Francofou:



DAMEKA

C'est la "groove" famille des intermittents, esprit libre au Carrefour des Talents:



ROMAIN LATELTIN

Le bon frais artisanal à la Brasserie des Thermes:



HERVé BORBé

Ambiance intime à la Villa des Fleurs:



Images Mu Slancie, Interviews & Edition Lili Sygta © Lili Sygta 2009/2015



jeudi 30 juillet 2015

« Un cadre très intime... »


Interview de Hervé Borbé aux Francofolies de Spa 


Hervé Borbé:
Je suis pianiste, claviériste pour Machiavel depuis fin 1996.


Lili Sygta:
Ce n'est pas vous le punk du groupe ! Vous avez l'air si calme...
Non, ça se voit, ha ha, voilà on ne se refait pas, on est comme on est !

Dans ce récital piano, c'est toute une ambiance, les gens sont là à rêver de quelque chose...
Ce type de concert diffère des autres scènes des Francofolies de Spa. C'est gratuit, par contre les portes sont fermées dès que ça commence. Un cadre très intime, cool... de chouettes conditions pour un musicien. Sur scène avec Machiavel, qui est un groupe à plusieurs facettes, j'ai déjà cette opportunité de partir dans des improvisations de piano, bien entendu sur une durée limitée !

C'est l'envolée qui suspend le boum boum du rock...
C'est ce qui fait la richesse d'un groupe, que chacun puisse être soi-même et apporter ce qu'il a de meilleur. Il y a peut-être un côté pictural dans mon travail musical, du fait que j'aie toujours dessiné, peint, travaillé avec les couleurs. Je procède par touches, par transparences.... L' « harmonie », les « frottements », sont des termes communs aux deux domaines.




Est-ce que vous collaborez avec d'autres artistes ?
Avec mon frère André Borbé qui fait de la chanson pour enfants. A une époque et de façon très occasionnelle, j'ai accompagné Marc Morgan, Curt Close ou d'autres. Disons que je préfère me consacrer à des projets dans lesquels je me sens investi. Enfin, je me suis bien amusé avec ces artistes là aussi, j'ai beaucoup apprécié... Mais voilà avec Machiavel, c'est une histoire d'amitié, c'est un groupe, donc on est tous investis.

Comment en savoir plus sur vous, si discret?
Venir à mes concerts..

On ne se trompe pas si on dit que vous êtes doux et romantique... ?
Tout-à-fait, je le suis je pense, ha ha !

Voilà on vous a fait un peu rougir !


Images Mu Slancie © Lili Sygta 2009/2015




Visionnez ici un extrait du concert en piano solo de Hervé Borbé:



lundi 1 juin 2015

« Je demande qu'on recrache »

Heure-le-Romain
Inauguration du chai de la coopérative « Vin de Liège »


Alec Bol et les bâtiments en arrière-plan - Photomontage

Alec Bol (Administrateur délégué - directeur de la coopérative):
Le chai c'est le lieu où on élève, produit et commercialise le vin. La culture de la vigne existait jadis à Liège et même à Heure-le-Romain, puis a complètement disparu. Les raisons peuvent être la diminution du pouvoir des abbayes où était cultivée la vigne ; la concurrence de la bière... Les sous-sols calcaires de la Basse-Meuse ont cette capacité de rétention d'eau mais aussi de drainage, cela en évite les excès. Généralement, les tiroirs calcaires ont des caractéristiques sur les vins qui sont intéressantes en termes de résultats, on parle de « minéralité ».

Vous avez différentes parcelles à Heure, Bassenge et Eben-Emael. Le vin produit diffère-t-il en fonction de la parcelle ou du soleil?
Alec Bol:
Forcément, c'est ça aussi qui fait la magie du vin ! Un vin n'est pas le même qu'il soit planté sur une terre calcaire, argileuse, sablonneuse. On a planté parfois les mêmes cépages sur des parcelles différentes, et là on va voir ce que ça va donner, on doit apprendre à connaître nos terrains.

Vous ne mélangez donc pas tout en fin de journée ?
Alec Bol:
Oh non non non, jamais ! C'est pour cela qu'on a plusieurs cuves, on fermente les vins toujours séparément, en fonction de la parcelle et du cépage.


Christophe Philippe dans une des trois parcelles d'Heure-le-Romain - Photomontage

Christophe Philippe (Un des 1184 coopérateurs):
Les coopérateurs ont investi par part de 500 €. Pour construire le chai dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui, il a fallu lever des fonds. Au total il y avait un besoin de 1 800 000 €. L'étude de faisabilité réalisée entre 2008 et 2010 a identifié les endroits potentiels et les types de cépages les plus appropriés au climat de nos régions pour produire du vin de qualité. « Vin de Liège » est aussi un projet à fin sociale, qui réintègre quelques personnes dans le circuit du travail.

Alec Bol:
Nous suivons le cahier des charges de l'agriculture biologique ; mais il faut trois ans de culture consécutive pour y entrer. Il y a des terrains plantés en 2013, donc toujours en « transition ». Nous avons replanté des haies vives, ce sont des mesures agro-environnementales favorables à la lutte contre les prédateurs de la vigne. Ainsi des rapaces viennent chasser certains oiseaux qui attaquent nos vignes. Nous avons installé un nichoir à faucons, ils viennent y faire leur nid et empêchent les autres oiseaux de s'implanter dans le vignoble.


Parcelles de vignobles en arrière-plan à Heure-le-Romain

Christophe, vous venez régulièrement pour aider à certaines tâches, de manière bénévole et non obligatoire.
Christophe Philippe:
Oui comme beaucoup de coopérateurs j'aime tailler la vigne, faire les vendanges, ébourgeonner... Tous 1er samedis du mois, ou dimanches pour certains, environ 25 coopérateurs viennent travailler. Le midi chacun amène quelque chose à mettre sur le barbecue ; Vin de Liège propose du pain et des salades. Et toujours du vin aussi ! C'est super sympa, très convivial et ça permet de donner un bon coup d'avancement dans les lignes. Ce boulot considérable épaule celui des personnes « Article 60 ».

Ce ne serait pas viable financièrement sans le travail bénévole des coopérateurs ?
Alec Bol:
C'est plutôt pour qu'ils puissent venir voir comment ça se passe au vignoble. Ça nous donne clairement un coup de main, mais tout peut tout-à-fait fonctionner avec notre équipe interne de sept personnes engagées à temps plein.

Quand l'entreprise réalise un bénéfice, l'argent va vers les coopérateurs ?
Alec Bol:
Pas uniquement. Il y a un droit aux dividendes possible, mais limité par arrêté royal parce qu'on est une coopérative à finalité sociale. On équilibre la distribution des bénéfices entre les coopérateurs et des objectifs sociaux et environnementaux.
Christophe Philippe:
Comme dans toute entreprise, il y a une partie destinée au réinvestissement, pour moderniser le matériel, acheter de nouvelles parcelles, remplacer les 2% de pieds qui ne survivent pas la replantation et garder une réserve pour faire face aux aléas de la météo.


Tranquilles vignobles sur les Hauts de Fragnay à Heure-le-Romain

Est-ce que vous buvez du vin pendant les heures de travail, est-ce que c'est permis ?
Alec Bol:
Non c'est formellement interdit ; même quand on goute je demande qu'on recrache toujours. Il y a trop de dégâts liés à l'alcool parmi les viticulteurs ! Même quelqu'un ici a dû être licencié, ce n'était pas du vin mais de la bière, mais soit... je fais très attention à ce qu'on ne boive pas pendant la journée. On goûte mais on recrache.

Si on reçoit des clients ou des investisseurs qui viennent en grande pompe, on offre un verre naturellement !?
Alec Bol:
Là forcément on n'a plus le choix ! Quelques personnes ici peuvent avoir cette possibilité de boire pour des raisons commerciales. Je tiens à ce que soit bien limité car il y a toujours des risques !


Extrait des bouteilles en vente - Photo Jérôme Bonhomme

Alec Bol:
L'objectif est d'attendre avant de produire du rouge, parce qu'il faut une concentration qu'on est certains d'atteindre quand les vignes sont plus âgées. On ne voulaient pas sortir un rouge moyen, on préfère attendre 2018 ou 2020 je ne sais pas. Pour l'instant on fait rosé, blanc et mousseux.

Ecoutez l'interview ici:

https://soundcloud.com/heure-le-romain/vin-de-liege-alec-bol-et-christophe-philippe-lili-sygta-interview 




Reportage © Lili Sygta 2015

jeudi 19 mars 2015

« On a encore une fois repoussé l'envahisseur »

PLATEFORME-MAROLLES  « Fiesta -142 ans du Vieux Marché » 




Manu Brocante: Une bagarre éternelle contre la ville ! On veut protéger notre quartier, on y tient. Je pense que certains échevins ont bien dû rigoler quand ils ont entendu l'idée de s'attaquer aux Marolles.

Manu Brocante face au café La Brocante
Manu Brocante face au café La Brocante

Manu BrocanteMon chasuble, je ne le quitte plus depuis le début de la bataille. J'aurais bien dit que je dors avec, mais ce serait mentir ! Je le pose sur la chaise du salon. Ça me permet tout en suivant mon JT de jeter un oeil sur mon « no parking dans le Pentagone ».  

C'est un peu surprenant non que la ville ait pu avoir le projet d'un parking souterrain à la place du Jeu de Balle ?
Pierre Wegnez: Oui c'est effectivement une vision tout-à-fait passéiste de la ville ! Ça ne correspond pas du tout aux besoins des gens qui vivent ici ou qui fréquentent ce quartier. 
Manu Brocante« No parking, no bling bling et no lifting ! » On n'est pas d'accord de faire construire un parking sous la place du Jeu de Balle. Tout le monde est au courant qu'on a gagné le combat contre la ville. On est absolument contre le fait de mettre des parkings dans Bruxelles, uniquement pour faire vivre le centre ville, et donc en faire mourir les alentours.


Manu Brocante, Pierre Wegnez et Nicky Luppens rue des Renards
Manu Brocante, Pierre Wegnez et Nicky Luppens rue des Renards


Pierre WegnezOn s'est trouvés entre voisins, on a constitué la plateforme, lancé une pétition, organisé un festival fin novembre 2014, une manifestation pour aller remettre la pétition. On a déposé une demande de classement comme patrimoine à la Région pour la place du Jeu de Balle. C'est en cours d'examen. On a fait un recours au Conseil d'Etat avec les autres quartiers concernés par des projets de parking dans le Pentagone. On a montré qu'on était très mobilisés, très déterminés, qu'on n'allait pas lâcher l'affaire ! Pour finir, la ville a dit qu'elle ne construirait pas de parking ici place du Jeu de Balle. Maintenant ils ont un projet tout aussi foireux aux Brigittines...
Manu Brocante... à 300m de la place Rouppe où il y a aussi un parking de prévu !

Nicky LuppensChacun amène sa pierre, on construit un mur solide tous ensemble. On a prouvé qu'on pouvait arriver à quelque chose sans être agressifs. On a le droit de ne pas être d'accord et de le dire.


Brusseleir, non peut-être? Un froecheleir fait des stuuts en stoemelings, il chipotte les femmes par exemple. Un stauterik est un méchant, un stroetloeper est une sorte de crapule des rues, comme pouvaient l'être Quick et Flupke
Brusseleir, non peut-être? Un froecheleir fait des stuuts en stoemelings, il chipotte les femmes par exemple. Un stauterik est un méchant, un stroetloeper est une sorte de crapule des rues, comme pouvaient l'être Quick et Flupke. 

Nicky LuppensDans des bouquins du 19e, on parle comme c'était trash à cette époque-là... Je vais pas dire que c'était le Moyen-âge mais c'était pas triste, quoi ! C'est parti de là aussi que le quartier a eu une mauvaise réputation.

C'était pas triste, comment ?
Nicky LuppensLa pauvreté ! Les gens malheureux ! Je suppose que c'était pareil à Paris ou à Londres, dans les grandes villes...
Manu Brocante... Ce quartier-ci était exceptionnel, quand même ! Parce que dans les pires difficultés, y a personne qui est capable de mourir de faim, c'est impossible ! Ou faut vraiment faire la grêve de la faim, parce qu'il y a tellement une entraide dans le quartier ! Etrangers, nouveaux arrivants, tous les gens qui habitent le quartier sont impregnés par l'âme du quartier, qui est entre autres l'entraide.


La Compagnie de la Casquette anime aussi les festivités (photo Mu Slancie)
La Compagnie de la Casquette anime aussi les festivités (photo Mu Slancie)

Manu BrocanteDans les années 60, les politiques disaient que les gens du quartier étaient crasseux, sans moyens, alors qu'ils ont recyclé des choses vouées à la poubelle. Quelque part c'était déjà de l'écologie. En 1989 il y a eu la bataille de la Samaritaine. Ils voulaient expulser des gens pour construire je pense des batîments administratifs. Les gens ont carrément squatté la rue, avec les enfants, avec les mamans, avec des matelas au sol, ils ont dormi par terre pour bien dire « non, la rue nous appartient ». Mais bon j'étais jeune, je ne me sentais pas trop concerné. Il n'y a jamais eu grand chose de très grave dans le quartier, depuis. Aujourd'hui j'ai repris le flambeau de mes parents, tout simplement. C'est la 1ère fois de ma vie que je m'investis contre les politiques. J'ai bien l'intention de continuer à militer contre les quatre autres parkings prévus à 1000 Bruxelles parce qu'ils vont pourrir, tuer les alentours du centre ville. Et il en est hors de question ! Parce qu'il y a une vie dans chacun de ces quartiers-là, qu'il est interdit de détruire. 


Une pétition de plus de 23300 signatures a été remise en fanfare à la Ville
Une pétition de plus de 23300 signatures a été remise en fanfare à la Ville


Les Rillettes de Belleville, parmi les nombreuses activités festives et participatives au programme de la semaine de célébration des 142 ans du Vieux Marché place du Jeu de Balle. (photo Mu Slancie)
Les Rillettes de Belleville, parmi les nombreuses activités festives et participatives au programme de la semaine de célébration des 142 ans du Vieux Marché place du Jeu de Balle. (photo Mu Slancie)

Ecoutez notre interview, avec en fond musical les Rillettes de Belleville:




© Lili Sygta 2015

vendredi 20 février 2015

Charleroi humble et chaleureux

CARNAVAL de CHARLEROI (BE-6000) - Ambiance musicale accompagnant les Gilles.



Plumes d'autruches et panier d'osier tressé. Des milliers d'oranges sanguines seront lancées au public.
Costume de lin aux couleurs du drapeau belge.
Les accompagnateurs en sarrau bleu, pantalon blanc, foulard rouge et casquette noire.
Arrivée des cortèges à la Place du Manège de Charleroi.




Photos et sons © Lili Sygta 2015

Ecoutez ici l'ambiance musicale accompagnant le défilé des Gilles: 







jeudi 12 février 2015

« Je ne crois pas qu'on est trop vilaines »

Le folklore des MACRALES DE HACCOURT 

Aspects historiques et solennels oubliés




Lisette Colleye (Présidente des Macrales de Haccourt)
Au 17e siècle, les macrales se réunissaient en pleine campagne à Hallembaye, avec d'autres macrales de Hesbaye pour faire un pacte avec le diable. Leur sabbat tombait aux environs du 2 février. C'est pour cela que nous sortons le samedi le plus proche de la chandeleur.


L'Harmonie Le Bleuet pour l'occasion en costume de macrale


Les sorcières se réunissaient dans des champs, pourquoi défiler aujourd'hui dans la rue ?
Lisette Colleye
Ce sont des gens de Haccourt qui ont créé le groupe et ça se fait à Haccourt. On est déjà allés jusqu'à Hallembaye, mais c'est un peu loin pour un cortège comme ça. [c'est à 1,5 km]

Il y a un lien entre Tchanchès et les macrales ?
Lisette Colleye
Oui oui, M. Jean-Denys Boussart, le bien connu mayeur de Saint-Pholien, a été au départ l'instigateur pour les macrales de Haccourt, avec Babar éventuellement.

Il paraît que les gens à cette époque-là étaient crédules... En période de misère ou de guerre, ils voyaient des signes dans le ciel. Aux femmes célibataires ou veuves, seules et analphabètes, on attribuait le fait d'être sorcières. A la fois elles guérissaient, à la fois elles jettaient des sorts.
Thierry Meraglia (Macrale)
J'aimerais bien savoir exactement la vraie histoire. J'ai vu le fameux reportage de 1971, à la suite duquel la confrérie des macrales de Haccourt a été crééé. La seule image que j'ai c'est Babar ! 

Documentaire réal. par A. Keresztessy 1971 - Jean-Denys Boussart et Babar (le regretté Christian Vrancken) 

Kevin Levaux (Macrale)
J'ai commencé à l'âge 4-5 ans avec mon oncle [Robert Servais, aujourd'hui à la tête des Marcatchous à Saint-Pholien Liège] qui avait fondé le groupement en 1972, avec Jean-Denys Boussart, à eux deux pour remémorer le folklore des « Macrâles di Hacou ». Famille, amis, directement une bande de 50-60 personnes, plus l'Harmonie.... Malheureusement, certaines personnes sont décédées et le groupe diminue de plus en plus. Chaque année nous recrutons de nouvelles macrales.

J'ai vu que ce sont plutôt des gens d'autres confréries ou villes qui sont intronisés, donc ils ne vont jamais défiler en macrales avec vous !
Kevin Levaux
Nous intronisons les différents groupements de la commune, les échevins, bourgmestre, vraiment les grosses têtes de la commune pour pouvoir dire aussi que le folklore s'étend de Haccourt. Il faut bien aller chercher des gens d'autrepart pour pouvoir introniser encore.

Sur une dizaine d'intronisations, combien vont vraiment faire le macrale avec vous ?
Kevin Levaux
Cette année, malheureusement aucune. Mais nous avons la venue d'une délégation de chaque macrale de Belgique, qui a été intronisée dans l'antre des macrales.

Kevin Levaux, à l'avant gauche

L'intronisation comporterait des choses vraiment secrètes, qui justifient que cela soit interdit au public. Alors que pas vraiment !
Didier Parthoens (Membre d'honneur)
C'était comme cela il y a trente ans ; ça s'est perdu au fil du temps, ça s'est vulgarisé. C'est un peu le dommage de la cérémonie, parce que c'était vraiment vraiment chouette ! Cette ambiance un peu glauque... Les participants qui venaient se faire introniser ne savaient pas ce qu'il allait se passer, avaient un peu peur ! Maintenant on explique à base de quoi est faite la liqueur des macrales, alors qu'à l'époque on ne savait absolument pas !!


Lisette Colleye portant le balai

Eric Balthasart (Membre d'honneur, comité des Hermotis)
Nous participons parce que nous habitons tous dans la Basse-Meuse. J'ai été intronisé l'année dernière chez les macrales.

Marcel Janssens (Membre d'honneur, confraternité Saint-Nicolas de Liège)
Je ne suis pas macrale ; mais nous sommes des confrères qui, pour faire plaisir à nos amis, participons à leurs festivités.

Les macrales c'est fait pour faire peur, mais ça ne fait plus peur !?
Lisette Colleye
Mais nous ne sommes pas de vilaines macrales, hein ! Il y en a peut-être de plus vilaines autrepart, mais nous ici à Haccourt je ne crois pas qu'on est trop vilaines...!


Ecoutez notre reportage sonore en cliquant ci-dessous:


Photos et interviews © Lili Sygta 2014/2015

lundi 19 janvier 2015

« John, I'm really not a drug dealer ! »


Interview of ALAN MAIR, bass player for The Only Ones and The Beatstalkers. 

Lili Sygta and Alan Mair in Camden Town


«When I first came from Scotland, the first place I came to was Camden Town. A music area, lots of venues, lots of bands started here, lots of rehearsal and recording studios... less now... It was a bit of everything in Camden Town, not reserved, very funky. Of course I liked the idea that you can always get something off a back of a lorry. Alternative things suit me very well.

« I joined The Only Ones in 1976. They had been together for six months, looking for a bass player. I had played a couple times with them and I wasn't convinced. And then I had a recording of “Out There In The Night”. I could really hear Peter's voice and hear the lyrics. I just thought this is high quality writing, this is really from the heart ! So what took me into The Only Ones was Peter's writing. Which remains the reason why I've got carrying on now, because the new album is Peter's songs, they are as strong as the older material.

Alan Mair, Mike Kellie, Peter Perrett and John Perry 

« The first two albums were very organic, very good sounds, I guess because they've stood the test of time. The following in these other countries that we probably didn't have in the 70's is growing enough for us to be visiting and playing there. It's a gift, that's Peter always says ! Seeing the road with The Only Ones ! It feels very privileged that the music lasted and the people hold it so dear ! The places where we played, amazing receptions ! They probably never thought they would ever see us, so !

« That's kind of strange all the countries that we had be going to since we have reformed like Japan, Norway, Sweden, France. We go to countries we didn't go to in the 70's ! In the 70's that was mainly America, Britain and Holland.

Peter Perrett,John Perry and Alan Mair in Japan © Yasuhiro Uemae

« Although we did some gigs in 1981, we really did break up in 1980 in the middle of the American Tour. I left, so I went to Peter [Perrett] and Zena's hotel room [band manager and Peter's wife]. I said I've had enough... too many drugs !

You did too many drugs ?
No, I didn't ! But the rest of the band were into heavier drugs, so..

You were the dealer, hé ! You can tell us now !
... John [Perry] used to say « come on, you're secretly a drug dealer, aren't you ? ». I was like « John, where do you get that from ? » ... Because I had a house ! Even two years later, he asked me again and I said « John, I'm really not a drug dealer ! »

What are you activities during your spare time ?
I still write, I still play and I still have a studio at home where I spend most of my time. So I still have the desire to do an album on my own as well apart from The Only Ones... I think that's a kind of romance with computers! Whenever you've got computers you become a bit lazy and start playing bass on keyboards ! That's a kind of addiction with the computer, but if you add music to it, you can sit for days and days doing music !

So you've got your own addiction !
Still writing and playing music, yeah, rather than drugs! (laughs)


                                                     © Lili Sygta 2009/2015


Click to listen to Alan Mair about The Only Ones, David Bowie and Freddie Mercury: 

Click to listen to Alan Mair about his sixties scottish band The Beatstalkers:


Click to listen to Peter Perrett, John Perry, Mike Kellie and Alan Mair - The Only Ones in Liege:

mercredi 14 janvier 2015

« Cette idée que les francs-tireurs allaient être embêtants »

Heure-le-Romain - Populations Martyres 

Exactions, pillages et incendies d'août 1914. Comédiens de troupes locales et figurants font revivre ce qu'ont subi les villageois.


Pourquoi une représentation à l'église d'Heure-le-Romain ?
André Pirson: La population y a été retranchée par les Allemands et menacée d'y être brûlée. Pour empêcher cela, le curé François Janssen et le frère du bourgmestre ont désiré parlementer avec un officier. Ils ont été tous les deux sortis de l'église et tués à coups de baïonnette et de fusil !
Francis De Look: On a amené aux gens de la paille pour dormir... et dans le fond de l'église une mitrailleuse... Le matin suivant tout le village brûlait, certains furent tués dans les maisons pillées. Vingt-sept morts à Heure. On a aussi repris des histoires passées aux alentours.


Camille Valoir et Anne-Marie Navette


André Pirson: A Hermalle il n'y a pas eu d'exactions, mais des menaces. Tandis qu'à Vivegnis, des civils ont péri. La population a été regroupée dans un champ entouré de mitrailleuses. Un Allemand avait été tué au sommet du Thier d'Oupeye et les Allemands disaient que des civils « francs-tireurs » avaient tiré. Un certain Monsieur Michel, un des directeurs de la Fabrique Nationale de Herstal, est intervenu auprès du major pour lui faire comprendre que c'étaient des soldats belges au pied du Thier d'Oupeye qui avaient tiré avant de s'enfuir. Les hommes ont pu retourner dans leur maison, celles qui ne brûlaient pas bien entendu, entourés de deux soldats allemands, pour remettre leurs armes.




Comment s'explique la barbarie des Allemands à ce moment là ?
André Pirson: Il y a trois choses. On avait mis en tête des soldats allemands que l'armée belge n'interviendrait pas ou très peu ; par contre qu'il fallait se méfier des francs-tireurs, donc des civils qui auraient tiré sur eux, comme en 1870 durant la guerre entre la France et la Prusse. Cette idée que les francs-tireurs allaient être embêtants.
La 2e chose, ils ne s'attendaient pas à la vaillance et à la résistance des troupes belges. Ça les a beaucoup énervés et fâchés, au point de donner plus de puissance à leur haine de la Belgique !
La 3e chose, leur peur était tellement grande qu'à l'entrée de certains villages, après avoir été arrêtés à droite et à gauche, ils pénétraient dans les maisons pour chercher des boissons alcoolisées. Donc ils buvaient beaucoup. Ils étaient souvent saoûls lors d'exactions. Si bien que quand ils entendaient un coup de feu, qui pouvait avoir été tiré par un des leurs, ils entraient en rage ! Et c'est à ce moment là qu'ils étaient le plus dangereux évidemment!

Quelles sont les traces qui restent de la guerre 14-18 à Heure-le-Romain ?
André Pirson: Suite à l'intervention du curé Janssen les Allemands se sont retirés sans mettre leurs menaces à exécution. Au niveau des bâtiments, on n'en voit plus la trace parce que les nombreuses maisons incendiées ont été reconstruites. Le nom des civils tués en août 14 est inscrit sur le Monument aux Martyres [croisement des rues Janssen et du Vivier]. Parmi eux, des enfants de cinq et neuf mois. Ce monument sert également pour 40-45, pour le côté militaire.

Salle comble, parcourue de fortes émotions.

Vous apportez vos connaissances historiques au spectacle.
Francis De Look: Pour pouvoir montrer ça aux gens il a fallu faire un scénario basé sur des récits ! Il fallait un fil ! Ceux qui savent écrire des textes ont repris nos résumés pour en faire pas une pièce, mais plusieurs tableaux.
André Pirson: Jean-Michel Charlier, Guy Lhoest et Geneviève Deghaye, membres de différentes troupes théâtrales d'Oupeye, ont créé le scénario à partir de notre documentation.
Noël Valoir (comédien)Je détiens d'une cousine des procès verbaux, des dépositions d'ancêtres interrogés par la police après la guerre. Je raconte le récit de mon grand-père Noël Valoir, blessé, et de son beau-père tué. Je n'ai connu que ma grand-mère aveugle, mais jusque cinq-six ans. Mes parents n'en parlaient pas devant moi, ils gardaient secret beaucoup ! A mon avis c'étaient des laides années pour eux...


Noël Valoir en costume de scène


Comment transmettre le devoir de mémoire aux jeunes ?
André Pirson: J'ai créé la Maison du Souvenir à Hermalle, avec l'aide d'anciens combattants et d'un ancien échevin. Nous y organisons la dixième exposition. Au rez-de-chaussée, la bataille de Liège en août 1914 ainsi que les exactions commises dans nos villages ; et au 1er étage la bataille des Ardennes, dont nous commémorons le 70e anniversaire.
Francis De Look: Assez bien d'écoles viennent visiter la Maison du Souvenir, nous avons de très bons guides. Certains vont dans les classes avec une maquette. Avec les « Territoires de la Mémoire » il y a un arrangement, ce qui amène des groupes à notre musée.
André Pirson: Francis est le webmaster de la Maison du Souvenir. Il l'alimente en texte et photos.
Francis De Look: J'ai aussi construit le site « Médecins de la Grande Guerre » avec le docteur Loodts. Ça a commencé drôlement... Mon arrière-arrière grand-père s'était engagé comme volontaire de guerre à 65 ans et j'avais cherché pour voir si on en parlait. Mes premiers pas alors sur internet!


André Pirson à l'église Saint Remy de Heure-le-Romain
                                                    
    Interviews et reportage photo © Lili Sygta (09/2014)



 © Francis De Look/Maison du Souvenir - Filmé par Marc Durieux